En complément de la base de données rassemblant les 300 hotspots créatifs du Grand Paris (voir l’Enquête sur la constellation artistique), une banque d’image a été constituée par l’équipe de recherche de Paris Galaxies afin d’illustrer la future cartographie online qui rendra visible la constellation créative du Grand Paris.
C’est cette banque d’image « éclatée » à l’écran que Raphaële Bidault-Waddington a proposé dans le projet « Parties Prises » développé par l’artiste Lia Rocha en 2014. Ce projet d’« exposition portative » rassemblait des propositions d’une trentaine d’artistes en une publication de grand format et non reliée, afin que les pages puissent être facilement exposées et circuler. Expérimentation d’un art délibérément « post-internet », chaque proposition d’artiste devait être une simple capture d’écran d’ordinateur comprenant autant d’images que souhaité, comme autant de fenêtres sur le monde virtuel.
Lien vers le projet « Parties Prises » : http://www.partiesprises.com
L’image « Impression Paris Galaxies », composée de 300 images des 300 hotspots, donnait ainsi une impression (comme « aperçu » et comme « image imprimée ») de la constellation créative du Grand Paris, tout en faisant un clin d’œil à l’héritage impressionniste parisien, ainsi revisité via le web (et ne donnant qu’une image imprécise de la réalité).
Représenter visuellement le Grand Paris s’avère une tâche difficile et le LIID a menée d’autres recherches et expérience à ce sujet.
Les étudiants du Master « Projets Culturels dans l’Espace Public » de la Sorbonne ont ainsi collecté online (via l’interface Scoop.it), à l’occasion d’un workshop en Mars 2014, des palettes d’images visant à représenter, sans grand succès (et aussi par manque de temps), la constellation créative du Grand Paris.
Le manque de représentation du Grand Paris était également ressorti d’une discussion avec Jean-Yves Lepinay, directeur du Forum des Images à Paris, qui avait justement organisé en juillet 2013 un cycle de projections sur l’imaginaire du Grand Paris comprenant une sélection de films de différentes époques. Si Paris et la banlieue ont chacun leurs imaginaires et leurs films distincts, le vide est sidérant en matière de film qui rendrait perceptible un imaginaire commun !
D’autre part, est à noter le projet photographique « Contribution / Grand Paris » de l’artiste Alain Bublex (exposé à la galerie Vallois à Paris en 2011), dont le protocole consistait à assembler une vue photographique prise à la sortie de chacune des 237 gares de RER du Grand Paris. Très abstrait, le panorama d’image semble ne pas arriver à rendre compte de la réalité du Grand Paris, certainement encore très abstrait pour beaucoup ! En ce sens, cette image est très signifiante du caractère « invisible » du Grand Paris, et c’est tout l’enjeu du projet Paris Galaxies de parvenir à rendre compte des réalités cachées et/ou immatérielles du Grand Paris en intégrant dans son modèle urbain d’autres dimensions que celui de l’espace tangible.
Voir article « Paris Galaxies, une vision pour le Grand Paris », revue Collection #5, 2013.
C’est ainsi sur les bases de l’ensemble des informations collectées lors de l’enquête, et en suivant une approche oligoptique inspiré de Bruno Latour, que le LIID a réalisé un audit esthétique du Grand Paris,