PARIS GALAXIES
une Vision pour le Grand Paris
Recherche prospective sur la fabrique du Grand Paris à l'horizon 2030

Projet expérimental du LIID, inscrit au sein de l'Institut ACTE (Université Paris 1Pantheon Sorbonne),
lauréat de la bourse Paris 2030 (Ville de Paris),
en collaboration avec le Paris College of Art et les acteurs émergents de la métropole créative.
Diagramme Méthode, Parsons Journal for Information Mapping.

En s’inspirant de la manière dont les astrophysiciens représentent le cosmos par des jeux de calques parallèles pour comprendre les interactions entre les objets célestes, LIID a dessiné dès 2008 une planisphère conceptuelle reprenant les différentes dimensions de la ville et permettant d’en avoir une bonne « vision » autant « imaginale » que politique et stratégique.

 

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Cette méthodologie (et/ou représentation graphique et conceptuelle) est une innovation en réponse à la problématique de la complexité urbaine, qu’elle soit abordé par les urbanistes, architectes, géographes, politiques ou économistes.

Elle résulte d’un raisonnement créatif que Raphaële Bidault-Waddington a pu expliciter dans « Paris Galaxies Inc.: a Conceptual Model and Holistic Strategy Toward Envisioning Urban Development » paru dans le Parsons Journal For Information Mapping à New York.

Elle y revient sur le fait que l’intuition de voir la ville comme une galaxie lui est venue en re-décryptant « Bulle Poético-Spéculative », une vaste installation photographique qu’elle avait réalisé en 2001 dans la galerie Paris Project Room, et dont elle propose un « reverse engineering » (mise à nu de son cheminement artistique). Puis diverses recherches lui ont permis de conforter cette intuition et la pertinence de l’appliquer au cas du Grand Paris…

 

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« Bulle Poético-Spéculative »,  installation photographique de Raphaële Bidault-Waddington, Paris Project Room, 2001.

La méthode consiste à ordonnancer quatre calques parallèles, interconnectés et permettant de spatialiser différentes problématiques :

- Calque 1 : Plan d’urbanisme / Équation environnementale

- Calque 2 : Architecture Institutionnelle / Systèmes de gouvernance

- Calque 3 : Programme urbain / Mix Education-Economie-Culture-Affaires Sociales

- Calque 4 : Capital Immatériel / Mix Imaginaire-Connaissance-Symbolique-Virtualité

Leur mise en perspective des 4 calques permet ensuite de façonner une bonne vision holistique et stratégique de la métropole.

Le Calque 1 permet de localiser de nouvelles polarités ou initiatives d’aménagement, qu’il s’agisse de rendre poreuses, vivantes et fertiles d’échanges les portes du Périphériques, de re-localiser les pôles éducatifs et les campus comme levier de développement urbain, ou de réfléchir aux nouvelles voies de transport.

Le Calque 2 cartographie et superpose au territoire les structures de gouvernance (Collectivités territoriales, syndicats, régies, etc.). Plutôt qu’ajouter au « mille-feuille institutionnel », le modèle de la galaxie suggère de mutualiser les fonctions vitales du Grand Paris en une série de structures satellites, « filiales communes » à toutes les communes du Grand Paris (périmètre évolutif) mais gérées de manière indépendante et par famille de métier (modernisation du système des syndicats existants).

Le Calque 3 permet de caractériser et cartographier (indépendamment des périmètres officiels), le patchwork de la galaxie urbaine par des « motifs » ou des « thèmes » urbains, faisant ressortir les meilleurs atours de chaque parcelle de la galaxie grand-parisienne, singulière mais intégrée, et dessinant son propre programme créatif de développement. Ceci rejoint les considérations de Saskia Sassen sur la nécessité de sortir de la logique de cluster ou de hub de création de valeur, et de puiser dans la singularité de chaque localité, les leviers de son développement futur.  Thématiser la ville permet de composer entre ses différentes fonctions et missions (éducative, économique, culturelle, sociale), pour faire ressortir des styles et des profiles porteurs d’une diversité d’esthétiques et d’états d’esprit de quartier (si prononcés dans Paris mais si peu en dehors).

La Calque 4, dédié à l’immatériel et au virtuel, enrichit l’espace et la vie urbaine représentés dans les calques précédents, tout en leur faisant écho.  Mais cet écran virtuel a une dynamique et une puissance autonomes, nourri des champs magnétiques de la galaxie urbaine bien au-delà de son territoire, et capable de réveiller les territoires les plus endormis.

En s’appuyant sur ce jeu de calque, le projet Paris Galaxie expérimente ainsi une méthodologie non conventionnelle, métaphorique et créative, mais propre à conduire la transformation urbaine et Paris vers le Grand Paris.

 

Dans le prolongement des workshops réalisés en 2012 avec des étudiants du Paris College of Art (ex-Parsons School Paris), PARIS GALAXIES a reçu la bourse de recherche Paris 2030 (Ville de Paris), et se concentre en 2013 et 14 plus particulièrement sur les Calques 3 et 4 de la galaxie grand-parisienne.