PARIS GALAXIES
une Vision pour le Grand Paris
Recherche prospective sur la fabrique du Grand Paris à l'horizon 2030

Projet expérimental du LIID, inscrit au sein de l'Institut ACTE (Université Paris 1Pantheon Sorbonne),
lauréat de la bourse Paris 2030 (Ville de Paris),
en collaboration avec le Paris College of Art et les acteurs émergents de la métropole créative.
Rouen-Art Based Urban Lab 2015 : Design projet artistique collaboratif

Pour l’édition 2015 du cycle de workshop Rouen Art-Based Urban Lab mené dans le Master international en Art Management de Neoma à Rouen, les groupes d’étudiants devaient imaginer des projets à la fois artistiques, qui fassent sens avec l’agenda urbain de la ville, mais aussi qui est un caractère collaboratif. Du point de vue urbain, différentes échelles sont à prendre en compte, qu’elles soient locale, métropolitaine, « très grand-parisienne », digitale et/ou globale, le workshop devenant un laboratoire d’ingénierie culturelle et créative pour les villes « satellites » de la constellation urbaine du Grand Paris. Dans l’objectif de développer une plateforme artistique collaborative online autour du projet Paris Galaxies (objet de la recherche menée en 2015-16), ce workshop permettait dans un premier temps d’explorer ce que signifie le « collaboratif » dans un projet artistique et quels « principes de design » (design principles) peuvent être retenus.

Au delà d’une simple « participation » souvent anecdotique du « visiteur » ou « spectateur », le collaboratif implique une ingénierie de projet différente, qui oblige à se préoccuper autrement et très en amont de quelle communauté de contributeurs peut être mobilisée et selon quel protocole d’interaction. Le projet devient ainsi centré sur l’utilisateur (user centric) dont la contribution doit être appréhendée d’un point de vue curatorial. Le statement artistique du projet doit habilement intégrer et valoriser cette intelligence collective, sachant que la qualité de la contribution, est au moins aussi importante que son nombre.  De fait, l’on parlera plus volontiers d’une « communauté créative » fédérée par le projet et l’expérience partagée, que de « public ».  Le design de tel projets s’apparente à la conception de dispositifs opératoires (agency) souvent expérimentaux plus qu’à des évènements à la programmation culturelle finalisée.

Le site et les dynamiques sociales du contexte sont une composante essentielle de l’ingénierie du projet, mais bien au-delà du périmètre d’action tangible peut également se mailler tout un écosystème de partenariats et de collaborations, au bénéfice de toutes les parties-prenantes.  De fait le modèle économique de tels projets ne se construit plus sur un mode recettes-dépenses et invente de nouveaux schémas d’économie collaborative.

 

Ce que l’on constate à travers ce workshop, c’est que, à l’inverse des projets artistiques trop souvent vue comme source de « divertissement », et qui devrait être le plus « léger » ou « plaisant » possible pour séduire un public, le collaboratif est plus volontiers chargé d’une valeur « apprenante » et « enrichissante » à titre individuel comme collectif.

Les étudiants ayant participé à ce workshop sont : Acquaviva Simon, Arnaud Camille, Bai Weiyun, Chen Luwen, Chvojkova Veronika, Kargerman Anne-Judith, Kim Jinju, Peng Lichen, Qian Zhaofeng, Ren Yunjie, Song Jinyi, Stepnowska Julia, Wang Tian, Xi Xiao, You Shuwen, You Aoyang, Youyang Liu, Yu Wenyuan, Zeng Jing, Zhang Yue, Zhou Anyi, Zhu Xingman.

 

Projet des étudiants

- « Etc. » (projet imaginé en complicité avec des étudiants de l’Esadhar) : Tel un piano, des machine à écrire de l’écrivain est offerte en libre service dans la gare de Rouen, et devient le lieu de rencontre des auteurs historiques de la ville comme de ses contemporains invités pour des ateliers.  Sur les rouleaux des machines, s’improvise un cadavre exquis révélateurs des humeurs et de l’ambiance de cette porte d’entrée de la ville.

- « Synesthesia Lab » : Si l’art sait faire travailler les sens, les chercheurs en neurobiologie en explore toujours plus les mécanismes psychiques et il est l’heure de collaboration renforcées entre art et science.  Seul cursus artistique du campus de l’Université de Rouen à Mont St Aignan, le projet Synesthésia Lab se veut le catalyseur de cette rencontre, tout en se mettant en réseau avec de nombreux lieux d’expérimentations entre art et science en France et à l’étranger.

- « Eje » : Plutôt qu’un simple événement de programmation vidéo, ce projet fait le pari d’une vision en kaléidoscope, et d’un très large appel à proposition de micro-vidéo à des artistes et créatifs du monde entier sur des thèmes que la transformation urbaine leur inspirent : la face cachée de la ville, la nature, l’idée de rythmes urbains, ou encore les blessures des guerres sur la ville. Ces vidéos sont ensuite diffusées directement sur les murs de la ville lors de déambulation insolites.

- « Without Boundaries » : Les étudiants qui ont fait leur première année de Master sur différents campus à travers le monde et ont des bagages multidisciplinaires, imaginent un espace online de programmation culturelle et de partage d’information et de connaissance à la croisée de tous ces campus. L’espace virtuel et sa programmation collaborative ainsi crée s’accompagne d’un dispositif technologique qui pourrait s’apparenter à un atelier commun, où l’expérimentation a toute sa place.

- « Track Track » : Intéressé par les outils online et notamment cartographique, ce groupe fait le pari de créer une plateforme destinée à tous les musiciens de rue qui œuvrent dans la ville de manière spontanée, et métamorphose l’ambiance des rues.